Appel de Sa Béatitude le Patriarche Cardinal Béchara Boutros Raï A la Communauté internationale

Alors que certaines grandes puissances battent le tambour d’une nouvelle guerre contre la Syrie, nous regrettons que le langage de la paix fasse défaut chez les grands responsables du monde d’aujourd’hui. Ce que nous regrettons encore davantage, c’est qu’ils n’aient pas le moindre sentiment humain envers les millions de Syriens innocents contraints de fuir leur terre embrasée par la guerre et par son cortège de crimes, de destruction, de terrorisme et de violence. Ils sont dispersés loin de chez eux privés de la chaleur de leurs familles. Le Liban en a accueilli plus d’un million sept cent mille, soit près de la moitié de ses habitants, au moment où la plupart des pays européens leur ont fermé la porte au nez.

Nous demandons aujourd’hui à ces pays qui battent le tambour de guerre s’ils ont déjà assumé, ne fût-ce qu’en partie, les retombées de cette migration, et s’ils réalisent qu’en organisant des conférences de soutien à la stabilité du Liban et d’allègement des suites des guerres de la région, ils déclarent la guerre et détruisent ainsi ce qu’ils construisent.

Nous en appelons à la conscience des grandes puissances et de la communauté internationale en vue d’œuvrer pour mettre fin à la guerre et pour établir une paix juste, globale et durable, par les voies politique et diplomatique mais nullement militaire. Car les peuples du Moyen Orient ont droit à une vie paisible et tranquille. Déclarer la guerre c’est être extrêmement faible, alors qu’édifier la paix c’est être à l’apogée de l’héroïsme

Responsables des grandes puissances, rappelez- vous que nous savons tous comment une guerre commence, mais que nous ignorons tous comment elle finit. Craignez Dieu donc, écoutez- le interpeler votre conscience, arrêtez la guerre, instaurez la paix !